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Extraits Revue de presse (sources  textes et photo: Teleram)

C’est la plus grande usine du PAF. La chaîne de montage des chaînes de télé. A une encablure de la porte de la Chapelle, plein Nord parisien, l’audiovisuel a sa fabrique. 80 000 m2 de studios, installés dans les bâtiments des Entrepôts et magasins généraux de Paris (EMGP). Sur ce territoire postindustriel à cheval sur Saint-Denis et Aubervilliers, cohabitent Taratata et la Star ac, Arthur et Marc-Olivier Fogiel, Questions pour un champion et Qui veut gagner des millions ? Entre câbles et paillettes, on y enregistre plus de 1 000 émissions chaque année, l’essentiel des programmes de divertissement diffusés sur les chaînes françaises : variétés, jeux, talk-shows.
(...)

"Avec 13 bâtiments et 28 plateaux, le PAF a donc installé ici sa « Telecittà ». Rebaptisée « Cacacittà » par le Grolandais Moustic, « parce que toutes les merdes de la télé y sont enregistrées ».

Plus sobrement connus sous le nom de « studios de la Plaine-Saint-Denis », les plateaux des EMGP sont, depuis vingt ans, un laboratoire de la télé de flux. On y a entendu les rires en boîte des premières sitcoms (les antédiluviens Marc et Sophie ou Maguy). Et vu surgir les caméras de la télé-réalité (Loft story, Star academy). Au milieu des grosses machines à divertir ont aussi prospéré quelques graines de poil à gratter : Les Guignols, Groland, et autrefois Les Nuls, qui y tournèrent un péplum, Tarama et les mines du roi Saumon. « On était tous en minijupe, même Alain de Greef », se souvient Moustic, qui était de la fête.

(...) Mais qu’est-ce qui attire le petit monde de l’audiovisuel dans cette banlieue ouvrière, loin de l’Ouest parisien où siègent les chaînes de télé ? « C’est la dure réalité de l’immobilier, explique Nagui, la possibilité de disposer d’autant de mètres carrés à des prix raisonnables, tout près de Paris. » L’animateur-producteur a installé ses bureaux dans une bâtisse de 750 m2, avec un bout de jardin, « une petite maison dans la prairie ». « Ici, on peut profiter de l’espace extérieur pour des tournages, barrer une rue pour filmer une explosion. Et puis, ajoute-t-il en souriant, pour les diffuseurs, la Plaine-Saint-Denis, c’est le bout du monde. Les huiles des chaînes de télé ne viennent presque jamais nous voir. On est peinards. »

La « maison » des Guignols. Auteurs, maquilleurs, costumiers y préparent vannes et marionnettes. C’est un peu le panthéon de la Plaine-Saint-Denis : 300 célébrités de latex couchées dans des boîtes en carton. Et une garde-robe digne d’une friperie, avec son placard de sacs à main de Bernadette Chirac… « Les Guignols, c’est une PME de 200 personnes, raconte le producteur Yves Le Rolland. A Canal+, on était disséminés. Là, on est tous au même endroit, il y a moins de perte de temps, de déperdition d’infos. »

Guignols, jeux ou talk-shows : 100 à 200 personnes gravitent autour d’une émission. Une majorité d’intermittents qui passent d’un plateau à l’autre. Souvent payés à la journée – comme les dockers embauchés ici autrefois. « Sur le site, explique Jérôme, régisseur, on est six ou sept à faire le même boulot et à tourner d’une production à l’autre. On se connaît tous. » Cette semaine, Jérôme jongle entre trois émissions. Aujourd’hui, un nouveau jeu avec Benjamin Castaldi. Demain, Les enfants du 31 (la grande fiesta de la Saint-Sylvestre, enregistrée… le 29 novembre). Et vendredi, direction le Studio 217, la « cathédrale » locale, pour la grand-messe : le prime time de la Star academy. 

Le 217, c’est l’attraction de l’année aux EMGP. Un plateau flambant neuf érigé par Euromédia pour la machine à chanter d’Endemol. Une vraie salle de spectacle de 2 000 m2 et 17 mètres de hauteur sous plafond. « Le plus grand studio d’Europe », affirment ses constructeurs. Avec tapis roulant de 10 m, rideau d’eau, et une consommation électrique égale à celle de 350 pavillons. Les soirs de direct, c’est tempête sous chapiteau : 200 techniciens, 40 hôtesses d’accueil, 8 coiffeurs, 17 maquilleurs, électrisés par le stress du direct ; 48 vigiles et 10 pompiers qui veillent sur le public – 1 600 personnes en moyenne. Et un chauffeur de salle pour faire monter la sauce : « Est-ce que vous êtes en foooooorme ? »

A la Plaine-Saint-Denis, le public fait partie du show. 200 000 spectateurs défilent chaque année sur les plateaux. Ce mardi-là, dans le dédale des hangars, Sylvie et Eliane cherchent le chemin des Studios 107. Elles arrivent de Limoges pour l’enregistrement d’Attention à la marche, le quiz de Jean-Luc Reichmann. Prêt à tourner à 10 heures, fin de partie à 18 heures. Un marathon. Les jeux, programmes récurrents par excellence, sont mis en boîte à un rythme intensif. Jusqu’à cinq émissions en une journée, pendant deux ou trois semaines d’affilée. Rentabilité maximale : des gradins au pupitre, il faut parfois cinq jours pour monter un décor…

(...) Il y a eu une autre maison aux EMGP. Mais elle ne se visite plus. C’était un loft. Ses locataires s’appelaient Jean-Edouard et Loana. La première émission de télé-réalité a marqué l’histoire des studios. Comme les candidats à la célébrité, les entrepôts de la porte de la Chapelle se sont retrouvés sous les feux des projecteurs. Traversés par les limousines, pris d’assaut par la cohorte des fans et des détracteurs. « Le Loft a enclenché une sorte de paranoïa sécuritaire à cause de ces centaines de personnes qui avaient débarqué sur place, se souvient un habitué des EMGP. En l’espace de deux mois, on a vu fleurir des caméras de surveillance partout ! » A l’endroit où Steevy cajolait Bourriquet s’élèvent aujourd’hui… les bureaux de Groland. Et le jardin – 200 tonnes de terre posées sur le bitume – est redevenu un parking. « On a bouté le Loft, et ça nous fait plutôt rire ! triomphe Moustic. Là où il y avait la piscine, il y a le drapeau de la présipauté. » Flux et reflux, ainsi va la vie à la Plaine-Saint-Denis. Les émissions passent, l’usine continue de tourner. Il faut bien nourrir la machine à rêves… 
Revue de presse (Sources : Teleram)
Textes et photo: Téléram
Tag(s) : #Revue de Presse
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